samedi 15 août 2009

Immigration

Sans prétention aucune, je le dis : je fais partie des gens qui décident de ce qu'ils sont! Le terme immigré et le soi disant concept d'immigré ne s'appliquent pas à moi. Je ne suis pas et je ne serai pas l'otage des politicards qui agitent des concepts nationalistes et ethniques d'un autre temps pour gonfler leurs scores avec les votes des faibles, des ignorants et des paranos. Un automate bureaucratique ne m'appliquera pas la loi de ces hommes et ne m'empêchera pas de vivre là ou j'ai décidé de vivre.
je ne suis pas touché et je n'ai jamais été touché par les discours des uns et des autres sur la problématique. Confronté à des reflexions sur mes origines, je suis exaspéré avant tout par l'inélégance et l'ignorance de leurs auteurs. Je doit peut être cette imperméabilité à un péché d'orgueil. mais je la dois surtout, je le redis, à cette conviction inébranlable que je porte en moi: La terre appartient à l'homme qui la cultive, qui l'arrose avec sa sueur, pas à celui qui au nom d'imaginations vaines en souille les sillons avec son sang ou le sang d'autres.

6 commentaires:

  1. Tu es un cas à part dans ce cas parce que l'immigration est en passe de devenir un marché très lucratif ou tout le monde trouve bien son compte.

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  2. coup de sang ! coup de gueule ! coup de raison ! ton texte est un baume...

    enfon là ou t'es c'est une méritocratie ou une médiocrocratie :-)

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  3. Salut. Je voudrais te dire que je comprends tes sentiments et je connais des gens qui ont en eux cette force de conviction.

    Cependant l'immigration n'est pas un "soi disant concept" ; c'est un concept bien réel et même une réalité au quotidien avec de réelles problématiques qui sont d'ailleurs universelles, comme la capacité d'un groupe à absorber des éléments exogènes ou encore la capacité de l'élément exogène à aller vers le groupe qui l'accueille plutôt que de se recréer confortablement un petit monde à son image d'où il ne sortirait point. Dans tout les cas on retombe sur la question de l'affirmation de soi, de ses spécificités, ... problèmes d'identité de chacun donc. Dans tous les cas certaines certitudes d'un côté comme de l'autre doivent tomber, certaines habitudes d'un côté comme de l'autre doivent évoluer. Concrètement parlant, c'est loin d'être évident, loin d'être rapide, ... car l'immigration est une épreuve à tout point de vue pour celui qui la vit, de même que pour une société qui est amenée à s'adapter à des individus qui ne lui ressemblent pas à bien des égards. L'ignorance et le manque d'élégance existent mais on songe assez peu à la complexité des choses, à l'énorme travail d'adaptation qui est nécessaire et qui se fait au jour le jour, face à une situation - l'immigration - qui est ininterrompue et donc en perpétuelle mutation elle-même.

    En tout cas l'immigration est aussi un concept, concept des sociologues notamment ou encore des historiens qui ont beaucoup de choses à dire au regard des expériences passées et présentes en ce domaine. C'est aussi un concept politique et cela depuis bien longtemps. On parlait déjà dans les débats politique d'immigration dans l'antiquité ; il n'y a qu'à songer à la façon dont les Grecs notamment concevaient l'étranger, non Grec ou même Grec de la cité voisine. Il n'y a qu'à songer à la digestion progressive que les Romains faisaient des peuples conquis sans que cela fasse taire certaines réactions de peur, comme les propos désolants du pourtant illustre Cicéron. De même si on dégage de l'immigration le problème de l'altérité, on le retrouve à d'autres sauces dans le domaine religieux par exemple avec, dans les écrits des diverses religions, un rapport confus à l'altérité, généralement ouverte à l'égard des siens et méfiante voire hostile à l'égard de ceux qui sont volontairement érigés en contre-modèles.

    Dans le domaine politique, l'immigration est aussi devenue conceptuelle puis concrète dans le cadre des questions relatives à la colonisation, ce qui ne date pas d'hier non plus mais d'avant hier ! Ce qui est sûr c'est que le colon grec, carthaginois, romain, vandale, byzantin, arabe, espagnol, français, ... est aussi et avant tout un immigré (d'un type particulier il est vrai) et que certaines problématiques sont donc communes, d'autant plus quand il s'agit d'un colon motivé par des besoins économiques ! Le rapport du politique à l'immigration est donc fondamental et l'on peut dire que même si ce rapport n'est que rarement juste (le pourrait-il ?), il est sans doute globalement moins pire qu'il n'a pu être par le passé, quand le religieux, l'éthique et/ou l'économique suscitaient de grandes expansions subies par certains.

    A ce propos, et sans aucune arrière pensée de ma part, je me disais que ton discours irait aussi très bien dans la bouche d'un colon de n'importe quelle époque : cette soif de liberté qui nous ferait nous sentir chez nous n'importe où, ce sentiment qu'on est chez nous là où l'on cultive la terre et l'arrose de notre sueur. L'analogie est frappante. Cela nous renvoie quand même à l'idée que pour être ailleurs que l'endroit d'où l'on vient, il vaut quand même mieux s'assurer un minimum que l'on est le bienvenue et cultiver une forme d'équilibre avec la société d'accueil, ce qui nécessite des efforts réciproques et notamment la conscience à la fois d'une démarche nécessaire mais aussi de l'indulgence qui doit préciser au jugement des efforts de chacun dans une situation qui est relativement inédite pour tous.

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  4. @roulmi, Je ne suis pas adepte de l'éternel recommencement de l'histoire. je ne pense donc pas pertinent d'établir des parallèles entre ce que j'ai dit et l'idéologie colonialiste encore moins l'antiquité( E. Todd).
    L'époque que nous vivons est exceptionnelle: le progrés technologique, l'alphabetisation massive, la tertiarisation de l'économie rendent réellementt obsolète la notion d'état, de groupe, de nation et impérative l'évolution vers des communautés d'intérêt. Exit les considérations ethniques, raciales et identitaires. La société d'accueil a besoin de toi autant que tu as besoin d'elle. La productivité, l'inventivité seront les garants de ton intégration. pas besoin d'effort pour t'acculturer ça va de soi!!! Seulement si tu as besoin de vivre dans le mouvement et le progrés

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  5. ok pour la position de principe! mais exigerait tu des autres qu'il aient la même idée que toi??

    ceux que tu appelle ignorants et paranos disnet: nous ne sommes pas tous créatifs et inventifs et productifs et rentables et tout le tralala... nous avons besoin d'un espace vital qui nous protège, qui nous garantisse une dignité sans que nous risquions chaque jour de nous trouver sur le trottoir parce qu'on s'est fait évincer par des soi disant "plus travailleur", "plus intelligent" et "plus créatif" venant d'on ne sais quel pays!!
    Que répondrait-tu à ces gens là?

    Ton billet est un peu trop élitiste: " I'am a self made man and i'am the best"! on dirait un exercice pratique, un T.P de "la volonté de puissance" nietzscheenne!

    n'y vois rien de personnel , c'est juste pour le débat ;)

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  6. ...." nous avons besoin d'un espace vital qui nous protège, qui nous garantisse une dignité sans que nous risquions chaque jour de nous trouver sur le trottoir parce qu'on s'est fait évincer par des soi disant "plus travailleur", "plus intelligent" et "plus créatif" venant d'on ne sais quel pays".... c'est mot pour mot le discours des hommes politiques dont je parle, c'est le discours de la peur ( agrémenté d'un "espace vital" qui renvoie aux heures les plus sombres de l'histoire. La réalité est tout à fait à l'opposé. Le travail, la production sont une création humaine. ce n'est pas un don divin ou une ressource naturelle qui risque de s'épuiser parcequ'on est plus nombreux. Les anxieux, parano, sensitifs et autres trouveraient plus de reconfort dans les nouvelles thérapeutiques antidépressives et antipsychotiques que dans les élucubrations psychopathiques des politicards. Point d'élitisme et rien de nietzscheen du réalisme. :-)

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Allo !