Ayant un mal "congénital" avec les questions métaphysiques, je ne pourrais disserter chers lecteurs sur la question de la foi tels que l'ont fait mes amis "CKafkaien et "Agnostun". Je n'ai pas aussi leur beauté du verbe...
Je n'ai jamais été "torturé" par cette question de la foi, l'avoir ou pas...
je n'ai jamais eu "la foi religieuse" mais je me connais une propension au "fanatisme" , c'est ma conscience de l'existence de cette "tare" qui m' a poussé à faire ce travail continu, avec une approche d'observation et analytique des "comportements" et "cognitions" religieuses et de croyance en général
Cette approche fera appel parfois à des notions techniques, je me ferai un plaisir d'essayer de les aborder avec simplicité et précision
Également, cette approche vous paraitra réductrice de "l'expérience religieuse" , j'admets qu'elle ne couvre qu'une facette de cette problématique. En aucun cas, je me contente de son insuffisance à expliquer...
Je vais aborder dans cette série des questions comme la "religiosité", le mysticisme, l'ésotérisme, les croyances fortes, les sectes, les rituels religieux... c'est ambitieux...Une autre remarque, mon style d'écriture changera certainement au fil des posts afin de me détacher d'un académisme rigide pour laisser s'exprimer une subjectivité ...
Je le répète, loin de "psychiatriser" ou "pathologiser" la croyance, je cherche à comprendre l'humain , car comprendre c'est prendre conscience; c'est de l'ignorance en moins...
Allons, j'aborde dans ce post la "religiosité et ses rapports avec la schizotypie"
1/4: « La religiosité »
--> (1) La religiosité est définie comme une attirance pour les croyances religieuses avec ou sans adhésion formelle.
--> (2) croyances sociales et pratiques liées à une force supérieure et très souvent associées à un groupe organisé.
En psychologie, elle a été étudié par des outils psychométriques qui permettent de mesurer les préoccupations religieuses, la conviction religieuse et le degré d’engagement émotionnel dans la croyance.
Religiosité | |
Orientation Extrinsèque | Orientation Intrinsèque |
elle prodigue protection, consolation, statut social, défense du moi et intégration dans un groupe | elle est vécue comme des croyances personnelles influençant tous les aspects de la vie quotidienne |
associée à un moindre bien-être psychologique | associée à un meilleur bien-être psychologique |
corrélée positivement avec l’anxiété | corrélée négativement avec l’anxiété |
associée à des niveaux élevés de dépression | peu associée à la dépression |
Elle est à différentier de la spiritualité qui englobe les expériences et les sentiments associés avec la quête du sens et du but de la vie.
2/4: La schizotypie et ses dimensions
--> La définition que je présente pour cette analyse est celle ne la considère pas comme un trouble proprement dit ou un diagnostic mais une forme d'organisation du psychisme +++
C’est un trait continuellement distribué dans la population et qui est associé à un fonctionnement normal pour la plupart. La schizotypie jouerait un rôle causal dans l’étiologie de la psychose uniquement à son extrême.
La schizotypie semble présenter les 4 dimensions suivantes :
2- Désorganisation cognitive avec anxiété, Ce facteur concerne des troubles cognitifs minimes associés à une anxiété sociale importante pouvant apparaître dans un milieu non familier.
3/4: Liens entre « religiosité » et schizotypie
Par ailleurs, une corrélation entre la personnalité schizotypique et l’aspect intrinsèque de la religiosité associé au bien-être psychique a été trouvée.
Une enquête chez 22 personnes faisant partie de sectes (druides et Hare Krishna) a montré que ces individus avaient des traits de personnalité schizotypique et particulièrement des scores plus élevés que les sujets contrôles (de confession chrétienne ou non croyants) surtout au niveau du facteur « Perceptions et croyances aberrantes » .
Une autre étude a recruté parmi la population générale 450 sujets ayant rapporté avoir vécu au moins une expérience hallucinatoire spontanée d’une variété particulière qu’est l’expérience « out-of-the-body » (OBE) consistant en la sensation d’être localisé ailleurs que dans son enveloppe corporelle et ayant une signification mystique. Ces sujets avaient des traits de personnalité schizotypique mis en évidence par l’utilisation d'échelles de la schizotypie. La comparaison avec un groupe contrôle a montré la prédominance du facteur « Perceptions et croyances aberrantes » chez les sujets OBE.
Ainsi, la dimension positive de la schizotypie se chevauche avec les états mystiques, les croyances religieuses intenses et les expériences « out-of-the-body ».
4/4: La schizotypie « heureuse » ou « bénigne »
Hallucinations | |
Schizophrénie | Schizotypie « bénigne » |
Expériences désagréables, aversives ; Le sujet veut les arrêter | Expériences hédoniques, rassurantes, calmantes (exemple des apparitions lors de douleur post-opératoire) ; Le sujet peut les faire répéter (techniques) |
Maladie | Signification religieuse et mystique Valeur adaptative |
Pour Claridge, loin d’être une personnalité pathologique en soi, un degré modéré de schizotypie pourrait même avoir une valeur adaptative telle qu’illustrée par sa relation avec la créativité.
En conclusion, deux points intéressants sont à souligner, et des questions en découlent :
§ L’existence de cette distinction « healthy / unhealthy » de la schizotypie nous pousse à nous poser la question: combien représente les healthy schizotypiques dans la population religieuse ?
Références
Alport GW, Ross JM. Personal religious orientation and prejudice. Journal of Personality and Social Psychology 1967,5:432-3.
Day S, Peters E. The incidence of schizotypy in new religious movements. Personality and Individual Differences 1999,27:55-67.
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Excellent!!!On exige Happy Schizophrenia!!!!!
RépondreSupprimerPutain il est bon le blog, n'arrêtez surtout pas!
RépondreSupprimermerci Ayech
RépondreSupprimeron espere qu'on va pas s'arreter
apres des années de silence et d'auto-censure , on se lâche, de plus on est trois scribouillards...