jeudi 3 septembre 2009

« Sinouhé l’egyptien » de Mika Waltari

Après une petite discussion avec mon ami voltairien je me suis rappelé un livre que j’avais lu depuis un certain moment et comme je l’avais conseillé à ce cher voltairien je ne peux m’empêcher de le présenter à toi visiteur de ce blog et de te conseiller de le lire !

Ce livre est « Sinouhé l’egyptien » et le roman le plus connu de l’écrivain finlandais « Mika Waltari » (1908-1979).






Ce livre reste une référence en matière de roman historique, surtout pour les amoureux de l’Egypte antique. A la date de sa sortie ce livre a été salué par tous les égyptologues pour son souci du détail. Même si certaines découvertes récentes ont remis en question quelques théories qui servent de base à la trame , ce livre reste une des descriptions les plus précises de l’Egypte antique. Voici le premier paragraphe de ce livre :


« Moi, Sinouhé, fils de Senmout et de sa femme Kipa, j'ai écrit ce livre. Non pas pour louer les dieux du pays de Kemi, car je suis las des dieux. Non pas pour louer les pharaons, car je suis las de leurs actes. C'est pour moi seul que j'écris. Non pas pour flatter les dieux, non pas pour flatter les rois, ni par peur de l'avenir ni par espoir. Car durant ma vie, j'ai subi tant d'épreuves et de pertes que la vaine crainte ne peut me tourmenter, et je suis las de l'espérance en l'immortalité, comme je suis las des dieux et des rois. C'est donc pour moi seul que j'écris, et sur ce point je crois différer de tous les écrivains passés ou futurs. »


Pour l'anécdote il faut savoir que Les 904 pages dactylographiées de « Sinouhé l'Egyptien » ont été écrites en 1945 en un mois seulement dans un véritable état de transe (« comme si j'avais été possédé » a-t-il dit).

Ce roman à part son coté romancé, historique et imaginaire est une réflexion sur les choix de l’homme face au pouvoir, au plaisir, à la liberté, à la société, à l’autre et surtout face à son destin. Un autre passage de ce livre.:

" ... Tout recommence et il n'y a rien de nouveau sous le soleil, l'homme ne change pas, quand bien même ses habits changent et aussi les mots de sa langue. En effet, les hommes tourbillonnent autour du mensonge comme les mouches sur un gâteau de miel, et les paroles du conteur embaument comme l'encens, tandis qu'il est accroupi dans le fumier au coin de la rue; mais les hommes fuient la vérité.
Moi, Sinouhé, fils de Senmout, je suis las du mensonge, aux jours de la vieillesse et de la déception.
C'est pourquoi je n'écris que pour moi, car l'homme qui écrit et encore davantage celui qui fait graver son nom et ses actes dans la pierre, vit dans l'espoir que ses paroles seront lues et que la postérité glorifiera ses actes et sa sagesse. Mais, il n'y a rien à louer dans mes paroles, mes actes sont indignes d'éloge, ma sagesse est amère au cœur et ne plaît à personne. Les enfants n'écriront pas mes phrases sur les tablettes d'argile pour s'exercer à l'écriture. Les hommes ne répéteront pas mes paroles pour s'enrichir de ma sagesse, car j'ai renoncé à tout espoir d'être jamais lu et compris.
Dans sa méchanceté, l'homme est plus cruel et plus endurcis que le crocodile du fleuve, son cœur est plus dur que la pierre.
Sa vanité est plus légère que la poussière. Plonge-le dans le fleuve: une fois ses vêtements séchés, il est le même qu'avant. Plonge-le dans le chagrin et la déception: dès qu'il en sort, il est tel qu'avant.
Il existe aussi des gens qui disent que ce qui arrive n'est jamais semblable à ce qui est arrivé, mais ce sont là de vaines paroles.
Moi, Sinouhé, j'ai vu un fils assommer son père au coin d'une rue. J'ai vu des pauvres se dresser contre les riches et des dieux contre des dieux. J’ai vu un homme qui avait bu du vin dans des coupes d'or se pencher dans sa misère pour boire à la main l'eau du fleuve. Ceux qui avaient pesé l'or mendiaient aux carrefours et leurs femmes se vendaient pour un bracelet de cuivre à des nègres peints, afin de procurer du pain à leurs enfants.
Tout ce qui est arrivé arrivera aussi à l'avenir, ceux qui me suivront seront semblables à ceux qui m'ont précédé ..."


Ce livre a une autre particularité c’est la simplicité de son style, et la richesse de l’action on ne s’ennuie jamais de la première phrase à la dernière !! Et pour finir voici le dernier paragraphe :

« Car moi, Sinouhé je suis un homme et comme tel j'ai vécu dans chaque homme qui a existé avant moi et je revivrai dans chaque homme qui viendra après moi. Je vivrai dans les rires et les pleurs de l'homme, dans ses chagrins et ses craintes, dans sa bonté et sa méchanceté, dans sa faiblesse et sa force. Comme homme, je vivrai éternellement dans l'homme et pour cette raison je n'ai pas besoin d'offrandes sur ma tombe ni d'immortalité pour mon nom. Voilà ce qu'à écrit Sinouhé l'Égyptien, qui vécut solitaire tous les jours de sa vie »


2 commentaires:

  1. J'ai lu ce livre il y a très longtemps, vers 1986/87. J'avais beaucoup aimé. Du coup, j'avais lu, du même auteur "Le serviteur du prophète".

    Finalement, je garde de ce livre un bon souvenir. Et j'ai envie, après avoir lu les extraits que tu as publié, de le relire. Pourquoi pas d'ailleurs!

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  2. Bonsoir et bienvenue au blog

    heureux de vous avoir donné envie de relire ce livre!!! :)

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Allo !