lundi 10 mai 2010

STALKER / Сталкер


cliquez ici pour la bande sonore



Besoin d'échapper à la réalité plate .... y 'a pas mieux qu'un film..

hier j'ai visionné "STALKER" d'Andreï Tarkovski ... un vrai bouleversement ... un choc

c'était tout simplement beau .. inquiétant .. incroyablement attirant ...esthétique ... angoissant .. attisant la curiosité ... intriguant ... symbolique ... un chef d'oeuvre ... un film de Trakovski ... un film russe de 1979 sous la catégorie science - fiction..

le film original a été perdu ...eh oui mauvais développement de la pellicule ... tout retourné pour la télévision et c'est la version disponible en DVD..

Satlker est le personnage principal , stalker vient de l'anglais et veut dire "chasseur furtif "



au centre du film LA ZONE : une région inconnue en pleine Russie , on ne sait rien pourquoi il y a LA ZONE : un météorite, des extra-terrestres, une explosion ; on ne sait rien sauf que cette zone a avalé des milliers de gens qui n'en revenaient plus . LA ZONE a été tout simplement encerclée et sécurisée par la police...

on raconte qu'elle contient une CHAMBRE , lieu dans lequel les vœux de la personne qui y pénètre sont réalisés ...

Les "Stalkers" sont les seules personnes qui sont revenues , à vrai dire elles se contentent de "guider" vers cette zone "dangereuse" , "difficile d'accès" mais surtout pleine de "pièges" et "épreuves"...

Notre "STALKER" est marié et a un enfant, une fille d'une dizaine d'années , handicapée , ne parle pas , ne marche pas ...

la femme de "STALKER" semble très malheureuse, un "STALKER" a une vie dangereuse...

STALKER a un RDV avec deux nouveaux visiteurs ; l'ECRIVAIN et le PHYSICIEN

j'en passe les détails de l'accès à LA ZONE, la progression difficile, les moments de peur , de doute, les épreuves , le tunnel et l'accès à la chambre...

je ne parlerai pas de cette bête, ce chien noir qui a cherché STALKER tout le long de cette progression dans LA ZONE...



Ensemble, ils atteignent la Chambre, cœur profond de "La Zone". Mais ni l'écrivain ni le physicien ne veulent pénétrer dans la chambre. Pour le premier, il serait "honteux de s'abaisser de laisser couler sa morve, de prier". Le second a caché une bombe de 20 kilotonnes pour détruire ce "lieu accessible à n'importe quel salaud". Le Stalker plaide la cause de la chambre, le scientifique renonce à son acte irréversible et donc contraire à la science.

Après le retour de LA ZONE, STALKER est à bout , il est totalement enragé par le fait qu'on a mis en doute ses propos et ses craintes de LA ZONE...

le plan de la fin du film est tout simplement MAGNIFIQUE

la fille lit ce poème :

"J'aime tes yeux mon ami.
J'aime les flammes qui y jouent quand tu les lèves soudain
et que, telle la foudre, tu embrasses tout de ton regard.
Mais plus puissant encore est leur charme quand, baissés comme pour se prosterner,
au moment de l'étreinte passionnée, au travers des cils,
j'entrevois le feu sombre et terne du désir."

puis regarde la table sur laquelle sont entreposés trois verres; elle fait bouger les verres du regard , en fait tomber un , elle ferme les yeux , tout tremble comme si un train passait en vacarme et la bande sonore se ferme sur un magnifique crescendo de l'"ODE A LA JOIE" de Beethoven.



... Mais... est-ce la fille ou le tremblement du train, ce qui fait se mouvoir les objets?



5 commentaires:

  1. Le scénario du film est tiré du chef-d'œuvre des frères Strougatsky (écrivains de sciences fiction hyper-célèbres en Russie) «Pékin sur le bord de la route ». A force de « travailler » le scénario Tarkovsky en a « amputé » tout contenu scientifique fantastique, de telle façon que le passage des héros par la ZONE, qui est sensé être aventure avant tout, devient une dispute philosophique se transformant en fin de compte en désespoir apocalyptique, on dirait une âme après sa confession. Le scénario évolue dans un certain minimalisme dans la succession des éléments du sujet, une perspective linéaire raide des cadres clés, un ascétisme poussé jusqu'au bout, toujours en comparaison avec le roman, une épopée qu'on peut pas chasser facilement de l'esprit. Ce qui ne m'a pas plu dans ce travail c'est le symbole chrétien : la foi des trois héros qui est soumise à l'épreuve, thème préférée de Tarkovsky (interdite en URSS à l'époque), ce qui rappelle un Dostoïevski derrière une caméra. Généralement il me semble que les synopsis des films de Tarkovsky tiennent toujours en quelques mots, on dirait tirés de sous-titres d'un manuel de philo, il est vrai aussi qu'il est difficile de filmer une idée philosophique avec un ascétisme comme le sien. Stalker reste tt de même un chef-d'œuvre, même si'il me semble que Tarkovsky en a réduit le récit (par peur du récit?) au stricte minimum, et le jeu des acteurs (par peur de l'élément scénique?) au minimum aussi.
    Science sans fiction: six ans après le tournage du film la station nucléaire de tchernobyl a pété, ça c'était une ZONE!!!

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  2. cher Marteau

    merci pour ce commentaire très intéressant ; je dirai qu'il complète mon billet

    je fais le cycle Tarkovski ces jours (après avoir eu ma dose de Bergman et Pasolini :-)

    j'ai commencé par ZERKALO et j'avoue que c'était "trop beau pour être vrai"

    je comprend maintenant cette question de "foi" ; je pense que ça sera plus clair dans ANDREI ROUBLEV

    bon j'enchainerai sur SOLARIS puis NOSTALGHIA pour finir avec ROUBLEV ; j'espere pouvoir tenir le coup :-)

    néanmoins, Tarkovski reste quelquechose dans l'écriture cinématographique , je n'en reviens pas encore ...

    je te solliciterai pour un avis de l"inside" pour soleil trompeur 2 ;-)

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  3. Bonjour Voltairien, Soleil trompeur II de Nikita Mikhalkov est une grande déception, pour une fois critiques (presque tous) et public sont unanimes. Bcp de théâtre dans ce film, dans le mauvais sens du terme. Cela s'exprime dans l'abondance des scènes de propagande primitive au nom de la Patrie ou de l'orthodoxie (sous le régime soviétique de Staline! :), déformations agressives de l'histoire, les rapports entre les personnages sont cependant très relatives, presque illogiques.
    Les épisodes sont presque séparés les uns des autres, ils apparaissent de nul part et disparaissent nul part aussi. La tentative de mettre le thème de la guerre sur un autre niveau, métaphysique, ou religieux s'est restreinte dans des apparitions soudaines de signes religieux de t les coins de l'écran, il y a eu plusieurs bâtiments bombardés par les allemands dans ce film, dont la majorité sont des églises orthodoxes, où a-t-il trouvé ce grand nombre d'églises sous Staline? Bref, une catastrophe, qui a couté une somme considérable à l'État (soutien financier du film), par contre, il est sélectionné par la commission de Cannes, un film qui a couté vraiment cher :). Un journaliste a commenté tte cette histoire par ces mots : à vite oublier

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  4. salut Ferrr :-)

    c'est un peu l'impression générale / moi je n'ai pas vu le film , je n'ai pas aussi vu "12" qui est passé inaperçu en France (distribution quasi-confidentielle)

    ce qui me frappe c'est la mégalomanie de Mikhalkov , son statut d'apparachik doré et aristocrate moscovite proche du pouvoir ...et soviétique et FSB...

    j'avoue que je suis un fan des "yeux noirs" ; j'ai été totalement séduit par "soleil trompeur" qui est tellement beau mais "personnel" et colle à la "mégalomanie du personnage"

    dans "Anna " (je pense que tu le connais) , on le voit exprimer son avis à la radio sur le putsh raté et il "explicite" déjà sa vision de "la mère russie orthodoxe"

    enfin, la (et comme tu le dit) je pense qu'inspiration , hyper-pouvoir, hyper-fric et "début de démence" ne font qu'un mauvais film :-)

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  5. Voltairien, on a commencé par Tarkovsky, ce Grand poète dissident pour finir par le chouchou du Krémlin et du FSB qu'est le Mikhalkov (leur mauve à eux :-)), pauvre Tarkovsky! A propos, que penses tu de cette sélection à Cannes, autrement dit, où s'arrête le pouvoir des gros billets? Une nomination? A suivre :-)

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Allo !