vendredi 11 décembre 2009

Symphonie du bonheur virtuel en AZERTY major


2009

crépitements de claviers...
embouteillage de messages instantanés...
palpitations rétro-sternales...
agitations hivernales...
désirs fraichement nés...
fantasmes sur la toile d'araignée...



1909

"La porte était close. Le verrou n'opposait toutefois qu'une résistance assez faible et que d'un coup d'épaule j'allais briser... A cet instant j'entendis un bruit de pas ; je me dissimulais dans le retrait du mur. Je ne pus voir qui sortait du jardin ; mais j'entendis, je sentis que c'était Alissa. Elle fit trois pas en avant, appela faiblement : - Est-ce toi Jérôme ?... Mon coeur, qui battait violemment, s'arrêta, et, comme de ma gorge..."



2009

Elle est deconnectée...
Je la guette et je scrute
En désarroi et attentionné
Son profil, ses écrits et je lutte
Contre cette passion nouvellement née


1909

« Sans doute je ne comprenais que bien imparfaitement la cause de la détresse d’Alissa, mais je sentais intensément que cette détresse était beaucoup trop forte pour cette petite âme palpitante, pour ce frêle corps tout secoué de sanglots. »


2009

La suite est bien connue

pokes, messages et clin d'oeils virtuels

les sensations, les émotions et les mots sont bien réels

l'union reste elle du domaine de l'ardu


1909

Leur relation s’épanouit dans une ferveur religieuse partagée, approfondie par des lectures communes. Année après année, Jérôme s’efforce avec Alissa et pour elle à la vertu la plus absolue et n’a d’autre souhait que de l’épouser : « Je ferais fi du ciel si je ne devais pas t’y retrouver. » Cependant, Alissa découvre que sa sœur Juliette aime, elle aussi, Jérôme. Ajournant leurs fiançailles, elle tente de s’effacer au profit de sa cadette. Mais celle-ci, assurée que Jérôme n’éprouve rien pour elle, rivalise dans le sacrifice en épousant un tiers.


2009

malgré les kilomètres qui nous séparent

tu trouves que la chambre est d'une taille planétaire

les électrons fussent-ils d'une régularité exemplaire

ne remplacent des yeux qui ne cherchent que le regard


1909

Suit une longue séparation. Juliette, entourée de l’affection de son mari, trouve, à défaut du bonheur rêvé, un apaisement. Jérôme et Alissa peuvent à nouveau laisser cours à leur amour. La correspondance qu’ils échangent drape leur sentiment d’une telle pureté qu’ils redoutent la confrontation avec la réalité. Si leurs premières retrouvailles sont médiocres, les suivantes sont meilleures. Cependant Alissa rejette encore une fois toute possibilité de bonheur matériel et terrestre :

« – Que peut préférer l’âme au bonheur ? m’écriai-je impétueusement. Elle murmura : – La sainteté... »


2009

chasteté virtuelle

sainteté électronique

phantasmes de la vie réelle

amours platoniques

1909

Afin de détourner d’elle son cousin – pour le laisser plus libre d’aller vers Dieu – elle entreprend de s’enlaidir et d’affadir son esprit. Jérôme dérouté ne reconnaît plus celle qu’il aimait. Ils se séparent. Trois ans plus tard, une nouvelle entrevue entre un Jérôme déçu et une Alissa douloureusement amaigrie précède de peu la mort de la jeune femme. Son journal intime, placé avant l’épilogue, révèle une peur du bonheur trop vite atteint, la crainte de tout désir ou incarnation de l’amour, son obstination à se considérer comme un obstacle entre Jérôme et la sainteté, son goût immodéré pour le sacrifice, son dialogue conflictuel avec Dieu, ses doutes et sa douleur.


2009

c'est franchement du délire mais j'aime
pour ceux que la partie 1909 intrigue
je leur conseille la porte étroite d'André Gide
quant aux vers de 2009 et qui veulent ressembler à un poeme
beaucoup de vous diront que c'est un bide
je m'en fous pourvu qu'une muse aussi aime


3 commentaires:

  1. "– Que peut préférer l’âme au bonheur ? m’écriai-je impétueusement. Elle murmura : – La sainteté..."
    "Son journal intime, placé avant l’épilogue, révèle une peur du bonheur trop vite atteint, la crainte de tout désir ou incarnation de l’amour"

    Faut-il la plaindre ou l'envier? Va savoir.. :)

    RépondreSupprimer
  2. Et j'ajouterais que "c'est franchement du délire mais j'aime" aussi :)

    RépondreSupprimer

Allo !