Dieu, mon ami

Je ne sais pas si dieu existe et à vrai dire je me pose peu cette question depuis que je vis à Paris. Je sais, par contre, que l'homme existe. Il existe aussi loin que le regard porte. Il existe par son travail par sa pensée, il remplit l'espace, amadoue la nature, la soumet. L'homme dans Paris a depuis longtemps tué la peur de l'inconnu, maitrisé les éléments. Plus besoin d'un dieu, sauf peut être le temps d'une naissance ou à l'heure de la mort, pas au delà. Il s'est enfermé dans les églises vouées au passé et aux flashs des touristes japonais. On n'a pas besoin de dieu ici!! Si on a besoin d'un dieu, à Paris, c'est qu'on ne peut y vivre. La morale s'est celle des hommes, la loi aussi. L'homme assume ses choix et ses décisions devant l'homme. On ne doit rien à dieu et on ne lui demande rien. La vie passe, défile avec ses joies et ses malheurs affranchie de la peur d'un dieu-père narcissique, exigeant et violent. Libérée de la culpabilité envers cet autre dieu-martyr miséricordieux. L'homme tous les hommes ont compris ça, ils l'ont appris, ils le savent et ne vivent plus leur vie selon un autre dessin que le leur.
Dieu n'est plus le problème que j'ai connu avant de franchir la méditerranée. Je peux vivre avec lui désormais, c'est mon ami! Je peux le célébrer, le vénérer, le prier sans me sentir accablé. Je sais qui je suis d'où je viens et plus ou moins ou je vais car c'est moi qui le décide, c'est moi qui l'écrit et c'est moi qui l'assume et l'assumerai.